Le dernier Michael Mann est dans les salles. Il oppose Johnny Depp à Christian Bale,excusez du peu. Un duo d'acteur jouant au chat et à la souris cela renvoie presque à Heat du même Michael Mann...donc pas de bol si vous n'avez pas vu Heat mais je vais m'y référer souvent dans cette critique.
Tout d'abord replaçons le contexte voulez-vous? En 1933 la grande dépression touche depuis 4 ans les USA. John Dillinger (Depp) est un braqueur de banque qui ne vole que les coffres et pas les clients présents au moment du hold-up. Melvin Purvis (Bale)est un agent du Bureau d'investigation chargé de la capture de Dillinger. Le premier constat est que si Heat se concentrait presque à parts égales sur les personnages de Pacino et De Niro il n'est rien ici: Bale est un second rôle,certes il bouffe toutes les scénes dans lesquelles il apparait mais son personnage se contente d'être un agent. Rien sur sa vie privée ne sera présenté ici...à contrario le personnage de Depp est analysé à la fois dans son "métier" et dans sa vie privée. Cependant ,comme dans Heat, ce sont les relations humaines entre les divers protagonistes qui sont au centre de l'histoire.
Au niveau de la réalisation Mann continue ses expérimentations numériques commencée sur Collatéral,ce qui donne une image d'une grande richesse mais sa caméra virevolte au plus près des personnages,offrant ainsi peu de plans fixes mais cela sans altérer la capacité de Mann à offrir des plans soignés et travaillés.Ensuite,force est de constater que les années 30 n'ont jamais été filmée de cette façon,ce qui offre une approche quasi-documentaire à l'ensemble. Mais paradoxalement les scénes d'action perdent la force brute dévastatrice que l'on trouvait dans Heat,pourtant on a son lot de balles tirées mais l'étincelle qui rendrait cela explosif s'est perdue en chemin,dommage.
La démarche de Mann n'était bien sûr pas de nous livrer un remake de Heat situé dans les années 30 (même si certains schéma se répétent: un flic de choc chassant un braqueur hors pair,la vie sentimentale du braqueur qui influera sur son destin ou encore le code du braqueur hérité d'un ancien "collègue"...ou encore le compositeur de la musique Elliot Goldhental qui signa en son temps la musique originale de Heat). Mais le souffle épique qui manque au film de Mann tient sans doute à ce qu'il n'a pas pu faire ce qu'il voulait de ses personnages, le film étant tiré d'une histoire vraie,Mann est donc cloisonné dans intrigue dont il ne peut avoir le contrôle absolu sans aller à l'encontre de la réalité historique. Au final nous nous retrouvons avec un excellent film noir..mais légèrement dépourvu d'âme.
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