
Robert Downey Jr est un rescapé. Le grand public a assisté à sa résurrection et la majorité des gens ne le savaient même sans doute pas. Car si les cinéphiles le connaissent depuis des lustres (si si,souvenez-vous de Chaplin),les spectateurs semblent le découvrir depuis peu. Depuis
Kiss Kiss Bang Bang (en 2004) pour les plus curieux,depuis
Iron-Man( en 2008) pour les amateurs de Blockbusters. Une longue traversée du désert nous a privé de ce grand comédien pendant trop longtemps (et il ne nie pas avoir une belle part de responsabilité à cause de ses anciens problèmes de drogues et d’alcool).
Mais si les films Hollywoodiens répandent le message doux et guimauve qu’il faut laisser une seconde, une troisième, une quatrième chance aux gens, il en va tout autrement de Hollywood tout court qui a préféré ne plus associer ses films au nom de l’acteur. Les héros de fictions ont droit à une rédemption express…pas ceux qui les incarnent. Mais voila,depuis peu sa carrière s’envole enfin. Et souvent pour le meilleur. Ce
Sherlock Holmes en fait-il partie ? Je serais tenté de répondre par l’affirmative.
Alors que je partais avec quelques doutes causés par la bande-annonce,dont certains passages ont été raccourcis ou carrément supprimés (ou remaniés? ou ,roublardise extrême,uniquement tournés pour servir dans le premier trailer du film? Impossible de le dire...enfin de le prouver surtout) ,j'ai été vite happé par cette aventure qui démarre sur les chapeaux de roue et qui annonce la couleur dés le début en nous montrant un Holmes sportif et bagareur quand il le faut,et surtout à qui le moindre détail n'échappe pas.

N’étant pas adepte des écrits de Conan Doyle,je ne saurai jugé de la fidélité aux textes d’origines(j'ai tenté trop jeune sans doute de lire "le chien des Baskerville",j'avais 11 ans et le style de l'époque m'a rebuté.Heureusement que je n'ai pas tenté "Dracula",je serais sans doute dégouté des vampires en ce moment). Pour moi, Sherlock Holmes est
un renard malicieux dans un monde canin dessiné par Miyazaki. Mais si il y a une chose qui ne change pas,c’est sa formidable culture et ses capacités de déductions à faire trembler tous les experts (qu’ils soient de Las Vegas,Miami ou New-York,et je ne vous parle même pas du R.I.S). Une autre constante c’est ce cher dévoué Dr Watson,incarné ici par un Jude law qui s’amuse manifestement lors des scénes « buddy movie» du film. Car ces deux-là sont les Riggs et Murtaugh (les héros de
L’arme fatale pour ceux du fond près du radiateur) du Londres Victorien. D’ailleurs l’un de nos héros va bientôt quitter le business. Le Sherlock ici présenté se démarque assez de l'image que l'on se fait habituellement de lui au cinéma (pas d'étrange casquette,pas de loupe,une pipe à la rigueur) et Watson est loin d'être le rondouillard de service que l'on nous a vendu pendant des années.

Après leur dernière enquête qui a permis de sauver une demoiselle en détresse et d’arrêter l’auteur du meurtre de 5 jeunes filles,Sherlock Holmes stagne. Il reste enfermé des jours dans sa chambre pendant que Watson prépare son déménagement en vue de se marier. Mais l’homme qu’ils ont stoppé et envoyé à la potence sort de sa tombe et une société secrète adepte de la magie (et qui rappelle les Francs-Maçons,mais chuuuut ne les appelons pas comme ça) semble liée à de drôles d’événements. Face au rationalisme de Holmes,le surnaturel est le seul élément qui peut le rendre perplexe..quoique ! L’une des forces du film est justement de nous faire douter jusqu’au bout sur le coté « Fantastique » du film. L’autre grande force c’est bien sûr Robert Downey Jr dans un rôle ou il ne cabotine pas mais où il surjoue de manière contrôlée certaines scènes,et ça c’est du travail d’acteur ! On regrettera cependant que les scènes d’actions pures soient certes bien pensées mais manquant un peu de punch.Heureusement la musique énergique de Hans Zimmer dans ces moments sauve la séquence.L'autre gros point noir vient de l'utilisation constante de nombreux flash-backs (souvent rapides et montés en sur-exposition) pour nous expliquer les choses,et l'on échappera pas ,of course, au laïus final de Holmes qui expliquera tout,collant ainsi au stéréotype de l'enquête policière.Cependant ces détails sont au final peu génants. Et la fin ouverte (qui rappelle
Batman Begins) laisse présager d’une suite.