mercredi 29 septembre 2010

Voyage au bout de l'ennui.


Après avoir affronté un Predator dans la jungle urbaine de Gotham,voila que le chevalier noir va affronter un autre monstre sacré du cinéma hollywoodien : Alien. Le choc des titans va-t-il de nouveau avoir lieu ? Réponse dans un album édité par Soleil dans sa collection US Comics.

Avant toutes choses il convient de bien déterminer que c’est la licences aliens et non alien qui est associée à Batman. En effet ,dans une logique commerciale imparable, la Fox (détentrice des droits de la bêbête qui vous sort du corps en perforant votre thorax) s’est dit qu’elle et ses actionnaires gagnerait plus à diviser la licence selon les films (Alien est le 1er films,Aliens est le second). Un cross-over batman/alien serait donc associé à une autre licence que batman/aliens. Ici donc, se trouve un cahier des charges qui reprendra certains éléments du film de James Cameron (tout en gardant les bases de celui de Ridley Scott,cela va sans dire que des aliens sans les œufs,facehuggers et autres joyeusetés ça n'est plus marrant) et c’est bel et bien l’univers mis en place par le réalisateur d’Avatar qui est mis en valeur. Donc bastons,armes à feu et suspense.
Enfin,mis en valeur est une bien grande expression mais j’y reviendrais.

Batman quitte sa Gotham adorée pour la jungle tropicale d’amérique du sud. Il tente une mission de sauvetage. Á peine débarqué, la chauve-souris tombe nez à museau avec une groupe de marines dont certains objectifs vont croiser ceux de notre dépressif pourfendeur du mal. Je ne vais tourner autour du pot : c’est mauvais. Bourré de clichés (Batman et le leader du groupe en viennent souvent aux mains,chacun tentant d’imposer son statut de mâle alpha…pour un marine allez je veux bien que ça passe mais pour Batman qui est censé être un fin psychologue ça la fout un peu mal de le voir tenter de devenir un bourrin monolithique de base), de conneries scénaristiques aussi comme Batman déambulant dans la jungle, environnement hostile s’il en est avec son costume noir intégral (il doit avoir chaud sous ce soleil) et avec sa cape qui dans un tel lieu ne peut que le déservir (essayez de marcher avec un bout de tissu qui s’emmêle dans les feuillages tous les 2 mètres).
 Le reste est sans saveur et sans réelles surprises tant la dynamique du groupe est pompée sur les différents films : Batman est le héros donc il s’en sortira, déjà ça c’est plié mais le jeu de massacre au un par un ne marche pas ici car on ne s’est absolument pas attaché au personnage, au contraire dès le début de l’aventure on les prend presque tous en grippe et évidemment il y a un traître dans le groupe qui voit dans ses charmantes bêbêtes une manne financière aveuglant toutes traces de moralité…mais le récit est bien trop court pour que tout cela soit rendu crédible et/ou intéressant. C’est d’autant plus étrange que le scénariste Ron Marz bien que n’étant pas un orfèvre est pourtant souvent plus qu’honnête, sa reprise de la série Witchblade depuis quelques années l’a démontré.
Visuellement par contre c’est autre chose. Bernie Wrightson assure à ce niveau. Son trait détaille aussi bien l’horreur des monstres que les divers décors et le tout est très agréable à l’œil et suffisamment éloigné du travail d’Adam Kubert sur Batman VS Predator pour qu’on n’ait pas l’impression d’une redite. L’introduction écrite par Frank Darabont est d’ailleurs uniquement centrée sur le talent du monsieur et on comprend pourquoi puisqu’il n’y a que ça de valable dans cet album.

lundi 27 septembre 2010

Contact & Inducement.

Les Stryges sont de retour dans un album au chiffre maudit : le 13. Maudit comme cette espèce qui s’éteint et qui avait placé de grands espoirs en Debrah Faith, la femme qui répondait au surnom de « L’ombre » a en effet hérité lors du dernier tome d’un empire financier. Mais elle semble avoir décidé de suivre la voie de l’affrontement et les stryges exigent sa mort. Pendant ce temps,Kevin Nivek,ancien agent responsable de la sécurité du Président et compagnon de route de Debrah lors d’aventures passées croupit dans une prison depuis 7 ans pour un crime qu’il n’a pas commis.

Cette excellente série de Bande-dessinée est enfin de retour après presque deux ans d’absence…et vu le niveau je serais presque prêt à patienter encore deux ans pour avoir la suite. Presque car n’étant pas masochiste je ne peux souhaiter une aussi longue attente. « Le chant des stryges » est divisé en saisons (comme les séries télés) de 6 tomes chacune. Et voici que la 3me commence. Et pour un tome d’introduction il démarre sur les chapeaux de roues. Tout en nous présentant la nouvelle situation (l’histoire débute le 24 décembre 2011,soit 7 ans après la fin du tome 12 !) des personnages principaux, le scénariste Eric Corbeyran n’en oublie pour autant pas de nous emmener dans une récit plein d’action et de rebondissements …le seul reproche à lui faire serait de parler de sa propension à faire de la pub pour les séries dérivées (il y a 4 spin-offs en tout) de son univers au travers de flash-backs ou de dialogues alors qu’il n’y avait pas lieu de vraiment le faire. Mais cela ne gêne pas le récit en soit et comme cette série me manquait je suis d’humeur à pardonner cet excès d’auto-promotion. Les dessins de Guerinau sont encore au top,il gagne même en expérience dans son découpage de l’action (si si c’est possible) et rend la série fluide et agréable à l’œil. Quant en nouveau coloriste (le 4me de la série) il continue sur la lancée des 2 précédents,à savoir une colorisation à l’ordinateur. Si elle est loin d’être honteuse elle est pourtant terriblement éloignée de la superbe colorisation à la main que l’on admirait sur les 4 premiers albums de la série…je pinaille mais j’aimais énormément l’ambiance que cela donnait au début de la série et je crains de ne jamais revoir une telle touche à l’avenir.

Si vous avez aimé X-files (avant que ça ne parte en gonades) et/ou Fringe sachez que « Le chant des Stryges » s’en rapproche beaucoup dans les meilleurs aspects de ces séries tout en ne s’éparpillant pas dans des épisodes solitaires. On reste dans une seule trame principale adictive au possible.

jeudi 23 septembre 2010

Sie ist ein große connasse ouais!

Êtes-vous un nazi ?

Si cette question vous hante, il existe désormais un moyen rapide (enfin c'est relatif...) d’avoir la réponse à cette question existentielle qui vous pourri l’esprit. Il suffit de regarder le film « La Rafle » réalisé par Rose Bosh (sic) et de noter votre réaction finale. Selon elle,si vous ne pleurez, vous en êtes un. Et je ne parle pas ici de pleurer parceque vous aurez jeté votre argent par les fenêtres en allant le voir au cinéma ou en achetant le dvd/blu-ray (tiens et si on s’est endormi lors du film,on est quoi ?Un khmer rouge ?).

Pour elle ne pas pleurer démontre que nous serions des enfants gâtés,accros au cynisme et refusant de montrer nos sentiments car cela serait considéré comme une faiblesse. Je ne vais pas y aller par quatre chemins,je vais lui montrer mes sentiments actuels : Rose Bosh,tu es une grosse connasse prétentieuse, autoproclamée experte en profil psychologique sur la base d’une réaction ou non à ton film qui est loin d’égaler « La liste de Schindler »,n’est pas Steven Spielberg qui veut ma grande !

Bon,je pense que je dois des excuses à mes lecteurs étant donné que j’en ai probablement choqué quelques uns et j’en suis sincèrement navré. Mais bon en même temps fallait-il attendre de moi et de ma mentalité hitlérienne autre chose ? Je vous enverrais ma photo quand ma petite moustache sera assez fournie pour ne pas faire ridicule,promis.

Madame Bosh vient donc en un claquement de doigt de gagner 15.000 points Godwin ,un record qui sera à n’en pas douter inscrit au Guiness Book des records et qui se verra sans doute traiter de « Mein Kampf » irlandais par la pseudo-réalisatrice anciennement pseudo-journaliste. Dans l’histoire je suis le méchant mais c’est pourtant elle qui vient de gazer ce qui lui restait de crédibilité. Sur ce je vous laisse,il y a un documentaire sur Auschwitz en ce moment sur Arte et je me dis qu’en coupant le son et en mettant Wagner à fond je devrais être capable de me taper quelques pognes avant de souper…

PS : attention,il y a énormément d’ironie (de mauvais goût j’en conviens) dans l’article ci-dessus. Dans la vraie vie je rejoins la phrase d’Indiana Jones dans « La dernière croisade » : Les Nazis ; je hais ces gars-là !...et eux pourtant n’ont pas tenté de me tuer plusieurs fois sur deux films de temps.


samedi 4 septembre 2010

Retour vers le futur.

Joss Whedon. L’homme a une certaine notoriété depuis quelques années : il a créé Buffy,Angel,Firefly ( et sa suite cinématographique Serenity) et l’éphémère mais néanmoins excellente Dollhouse. Il est aussi scénariste de comics et son passage sur les X-men est un grand moment d’histoire mutante.Et son aventure avec les super-héros n'est pas finie puisqu'il sera scénariste et réalisateur du film "Les Vengeurs". Il a aussi continué l’aventure Buffy grâce aux comics en lançant une saison 8 des aventures de la Tueuse. Et au cours de cette saison 8,lors d’un voyage dans le temps,Buffy a rencontré Fray : la tueuse du futur. Les lecteurs américains,eux,avaient rencontré Fray bien plus tôt,dès 2003 en fait. Étrange politique que de sortir l’intégrale de la mini-série (8 épisodes) bien après son apparition dans Buffy mais nous ne sommes pas à une incongruité près de la part de Panini (oui je sais il fait marquer Fusion Comics sur la couverture,mais c’est un label appartenant à Panini). Bon les critiques négatives sont finies,passons au positif.

Melaka « Mel »Fray est une voleuse particulièrement douée qui bosse pour Gunther,un mutant qui vit dans un aquarium géant. Elle a une grande sœur ,Erin,qui travaille pour la police. Les deux ne se parlent plus beaucoup depuis un incident survenu des années plus tôt. Fray vit dans un monde futuriste que Whedon décrit,dans son introduction,comme étant classique : les riches plus riches,les pauvres plus pauvres et les voitures qui volent ! Il s’agissait de son premier comic book et il ne se voyait pas l’âme d’un Alan Moore ou d’un Warren Ellis. En plus des humains,on croise de nombreux mutants dans ce monde…c’est pourquoi les « noctos » ne sont pas pris comme une menace plus dangereuse que les autres. Une nuit pourtant,un démon nommé Urkonn apparaît à Fray et lui révèle son destin : elle est LA Tueuse. Celle qui apparait chaque génération pour combattre les vampires.

Whedon adapte ici un scénario universel : c’est l’histoire de Luke Skywalker qui se découvre un lien avec les Jedi et va à la rencontre de l’univers. C’est l’histoire de Néo,qui découvre qu’il est l’élu et qui va à la rencontre du monde réel,c’est l’histoire ancestrale ,le monomythe que décrivait Joseph Campbell dans son livre « le héros au mille visage » . Un schéma récurrent que l’on retrouve dans presque toutes les cultures. Urkonn symbolise le maître,le sensei,qui représente l’appel de l’aventure et on retrouve toutes les autres symboliques dans Fray : le coup de pouce du destin,l’arme légendaire (souvenez vous de Siegfried et de l’épée de son père,de Luke et du sabrolaser de son père,du requin et des dents de sa mère…ici les fans de Buffy voient sans doute de quelle arme Fray va hériter en cours de route),les retournements de situation,la bataille finale face au dragon (et ici Whedon nous montre son amour des Western et de ses barouds finaux qui se terminent dans le sang et les larmes mais aussi avec un soleil levant comme signe que le mal n’a pas encore vaincu et que l'aventure continue).



Whedon,qui connait bien les mythes et la littérature tant classique que populaire (les 7 saisons de Buffy et les 5 d’Angel l’ont bien démontré) arrive pourtant à faire en sorte que la comparaison ne nous saute aux yeux qu’une fois le livre refermé. Et ça c’est la marque des grands auteurs.


Les dessins de Karl Modine sont d’une grande qualité. Les rues sales sont sales,les filles ne sont pas des bombes fatales telles qu’on en croise tellement dans les comics. Et son découpage et son dynamisme sont au diapason avec l’histoire. En bref,si vous aimez Buffy,cet album est le meilleur album de Buffy en BD que vous pourrez lire. Si vous n’aimez pas Buffy et bien il y a de fortes chances pour que Fray puisse vous plaire car le contexte est radicalement différent et très reader friendly puisque Whedon réexpose les bases de sa mythologie de la Tueuse pour ceux qui ne connaitraient pas la blondinette de Sunnydale. C'est du pur Whedon : souvent drôle avec une louche d'action,une pincée de drame,un brin de cynisme aussi parfois et des personnages attachants qu'il soigne aux petits oignons. Foncez!