Retour
aujoud’hui sur la bande-dessinée qui a « librement inspiré » (c’est
marqué sur le sticker ornant l’album ) la dernière palme d’or au festival de
Cannes : La vie d’Adèle. Drôle de titre, aucune Adèle ne joue un rôle dans
cette histoire, je commence à comprendre (et à craindre ) le « librement
inspiré ».
Emma visite
la maison de Clém’ ,sa compagne , qui vient de mourir. La mère de Clémentine
lui donne accès à l’ancienne chambre de sa fille où se trouvent les journaux
intimes de la jeune femme.
Au travers de ces journaux, Emma va redécouvrir un pan de la vie et des sentiments de la fille de 15 ans qu’était Clémentine jusqu’au dénouement inéluctable annoncé dès les premières pages.
Au travers de ces journaux, Emma va redécouvrir un pan de la vie et des sentiments de la fille de 15 ans qu’était Clémentine jusqu’au dénouement inéluctable annoncé dès les premières pages.
Le bleu est
une couleur chaude…difficile au premier abord de donner raison à ce titre. Les
séquences « dans le présent » sont certes colorisées mais il fait
sombre, il fait gris, c’est le Nord. Les flash-backs sont en noir & blanc
(enfin, plutôt beige et brun foncé) et seule la chevelure d’Emma, bleue,
ressort durant la lecture.
Un bleu effacé mais bien présent. Mais pas chaud. Il est le reflet d’un bleu à l’âme qui hante Clémentine. Le bleu est la couleur de la mélancolie. Le dessin n’a rien d’exceptionnel, il est agréable mais un peu vide dans ses décors.
Un bleu effacé mais bien présent. Mais pas chaud. Il est le reflet d’un bleu à l’âme qui hante Clémentine. Le bleu est la couleur de la mélancolie. Le dessin n’a rien d’exceptionnel, il est agréable mais un peu vide dans ses décors.
Le scénario
n’a rien d’exceptionnel non plus, c’est une histoire d’amour somme toute assez simple
dans un contexte qui ne doit pas l’être quand on est ado : celui de l’homosexualité.
La narratrice commence son récit à 15 ans, est-ce pour cela qu’une certaine naïveté,
touchante au demeurant, transpire du texte ?
Loin des clichés habituels sur les lesbiennes on retrouve plutôt les clichés sur les parents (certains sont ouverts à mort, d’autres fermés comme c’est pas possible…enfin si, le pire c’est que c’est possible . Je parle ici du cliché d’opposer les deux visions alors que je suppose que dans la vrai vie, ce n’est pas forcément un schéma récurrent.).
Loin des clichés habituels sur les lesbiennes on retrouve plutôt les clichés sur les parents (certains sont ouverts à mort, d’autres fermés comme c’est pas possible…enfin si, le pire c’est que c’est possible . Je parle ici du cliché d’opposer les deux visions alors que je suppose que dans la vrai vie, ce n’est pas forcément un schéma récurrent.).
La
caractérisation de la marginalisation de la différence en milieu scolaire, elle, me semble juste et peut-être même adoucie, le but de la BD ne semble pas d’être
un catalogue des violences verbales pu physiques que les homos peuvent subir,
on ne ressent jamais un quelconque côté militant : c’est appréciable de ne
pas lire un texte qui vous dit quoi penser sur le sujet.
La force du
récit réside dans sa simplicité. C’est une histoire d’amour. Point ! Avec
un décorum précis et peu connu (les statistiques parlent, il y a plus d’hétéros
que d’homos et à moins d’être un télépathe, on ne peut connaître complètement
la situation des gens et ce qu’ils vivent) mais c’est tout .
Les sentiments des personnages sont souvent intériorisés, leurs réactions souvent retenues ( ce qui tranche avec certains extraits hystériques au possible de l’adaptation cinéma ).
Les sentiments des personnages sont souvent intériorisés, leurs réactions souvent retenues ( ce qui tranche avec certains extraits hystériques au possible de l’adaptation cinéma ).
On aurait
pu penser que faire mourir le personnage principal dès le début était un effet
narratif éculé mais au final, c’est peut-être grâce à cet artifice pathos
facile que le récit glisse vers le nœud de l’histoire : les sentiments.
Profonds , les sentiments.
Être amoureux n’oblitère pas les autres aspects de la vie ni les autre sentiments. Et c’est là que le souvenir nostalgique d’une couleur qui marqua Clémentine donne tout son sens au titre. Parce que l’amour réciproque et partagé réchauffe, échauffe. Le bleu est une couleur chaude depuis le début, il fallait arriver à la fin pour le voir.
Profonds , les sentiments.
Être amoureux n’oblitère pas les autres aspects de la vie ni les autre sentiments. Et c’est là que le souvenir nostalgique d’une couleur qui marqua Clémentine donne tout son sens au titre. Parce que l’amour réciproque et partagé réchauffe, échauffe. Le bleu est une couleur chaude depuis le début, il fallait arriver à la fin pour le voir.
Le bleu est
une couleur chaude est un récit simple, certains diront simplistes (et ils
auront peut-être même raison ) mais qui touche juste malgré la naïveté
adolescente de la narration et quelques dialogues allant trop vite à l’essentiel
et semblant trop littéraires pour sonner vrai .
Mais jamais on ne s’ennuie au fil des 156 pages , jamais on ne décroche de sa lecture. Une œuvre belle, pas aussi bouleversante qu’elle devrait l’être ( depuis Love Story on est immunisé aux effets d’une histoire qui commence par la mort de l’amour d’une vie mais cela s’explique peut-être du fait qu’il s’agit d’une première œuvre ?) mais attachante ,très attachante. Vivement conseillé !
Mais jamais on ne s’ennuie au fil des 156 pages , jamais on ne décroche de sa lecture. Une œuvre belle, pas aussi bouleversante qu’elle devrait l’être ( depuis Love Story on est immunisé aux effets d’une histoire qui commence par la mort de l’amour d’une vie mais cela s’explique peut-être du fait qu’il s’agit d’une première œuvre ?) mais attachante ,très attachante. Vivement conseillé !