Je l’avoue
souvent : le cinéma français et moi-même sommes plus brouillés que des œufs !
(hou, je vois déjà le regarde torve de certains à la lecture de cette phrase.
Ne vous en faites pas, ça va faire chboum là-dedans d’ici peu…normalement).
Mais environ une fois par an, nous mettons nos velléités artistiques de côté.
L’an dernier, seul The artist m’avait encore une fois montré que quand le
cinéma français veut, le cinéma français peut !
Cette année, c’est Populaire qui m’a fait de l’œil avec ses deux petites bandes-annonces et son casting. Alors j’annonce la couleur de suite : non, je n’ai pas trouvé ce film aussi bon et abouti que The artist. Il n’en reste pas moins que j’ai passé un agréable moment.
Cette année, c’est Populaire qui m’a fait de l’œil avec ses deux petites bandes-annonces et son casting. Alors j’annonce la couleur de suite : non, je n’ai pas trouvé ce film aussi bon et abouti que The artist. Il n’en reste pas moins que j’ai passé un agréable moment.
L’histoire
commence vers la fin des 50’s. Rose Pamphyle ( Déborah François ) désespère de
vivoter dans la boutique paternelle. Pire que tout, elle étouffe de devoir bientôt
officialiser ses fiançailles avec le meilleur parti du village dont elle est
loin d’être amoureuse. Elle tente sa chance pour devenir la secrétaire de Louis
Échard. L’entretien d’embauche est un fiasco. Mais Rose obtient une semaine à l’essai
après avoir démontré son extraordinaire rapidité de dactylo. Dès lors, Louis n’a
qu’une idée en tête : la faire gagner le concours régional de vitesse
dactylographique !
Populaire
est le premier long-métrage de Régis Boinsard. Si l’homme semble avoir un sacré
potentiel, il s’est pourtant attaqué à un sujet et à son traitement comme s’il
était un réalisateur confirmé. Hors ses épaules ne sont pas encore prêtes. J’y
reviendrai plus tard.
Les
qualités techniques sont plaisantes. Les cadrages ne font pas « téléfilms
de luxe » comme le sont au final la plupart des films issus de la
production française actuelle qui rechigne à produire des films dits de genre.
Ici, le genre est celui de la comédie romantique américaine des années 50-60.
Cela oblige donc graphiquement a adopté certains codes ( comme The artist
adoptait certains codes d’ailleurs) : les couleurs sont vives ( et entrent en contraste avec notre époque sombre et morne) dans les décors comme dans les
costumes. L’étalonnage de la photo ( procédé presque conspué dans l’hexagone) a
dont été utilisé, et ça paye visuellement. Certaines séquences, hélas trop courtes
parfois, jouent à fond la carte du purement visuel et du lyrique pour
transmettre une émotion. On regrettera
une musique qui ne reste absolument pas en tête après la projection.
La distribution
est agréable et les acteurs très impliqués
(mention spéciale à Déborah François qui prend manifestement plaisir à
interpréter son rôle). Il faut dire que les dialogues sont bons et que derrière
une surface légère se cache certaines blessures infligées aux personnages de
Romain Duris et Bérénice Béjo (tiens, encore une occasion de parler de The
Artist, je suis obsessionnel). Les seconds rôles sont nombreux et disposent de
courtes apparitions tout en ayant conviés des figures connues comme Eddy
Mitchell, Miou-Miou,Nicolas Bedos ou encore Féodor Atkine ( acteur peu connu des
spectateurs mais dont la voix est célèbre ; Jafar et Dr House, c’est lui
en VF ).
Cependant ,il
y des défauts et pas des moindres. Tout d’abord le genre : si les
bandes-annonces laissaient penser à une sorte de Rocky féminine dans le monde
des concours de vitesse dactylographique mâtiné d’humour,la réalité est tout
autre. Il s’agit en réalité d’une comédie romantique. Un genre basé sur le
cliché, sur le « cousu de fil blanc » ! Bref, il n’y a pas
vraiment de surprise dans le déroulement de l’histoire. Et l’on sourit plus qu’on
ne rit. Dommage. Ensuite, il y a un manque de punch dans les phases de
concours. J’admets qu’il doit être ardu de mettre en place des combats où les
adversaires ne se touchent pas ou n’interagissent pas ensemble comme dans l’ensemble
des films de sports ( mais le cadre atypique et original compense un peu il est
vrai ). Enfin, la longueur est excessive : 20 minutes de moins auraient été
une chose appréciable car il y a certaines longueurs.Avec l'expérience, le réalisateur devrait peu à peu gommer ses erreurs de jeunesse , j'en suis convaincu !
Alors que
je m’attendais à un film plus original, Populaire est une sorte de paquet de bonbons
acidulés. Bonbons pour les yeux car les images sont belles mais dont le goût
est connu depuis belle lurette et ne renouvelle pas les sensations des
papilles. Alors certes, ça ne révolutionne pas le genre, mais ça fait du bien
au moral et aux yeux. Et au final, c’est parfois pas plus mal de se faire
plaisir avec une vague positive, loin du cynisme et du moribond ambiant. Et
tant pis pour les défauts : ils passent au second plan dans ce cas-ci, à
tel point que je me foutrais presque de leur présence. Pas forcément un film
recommandé mais si vous avez le temps, tentez le coup !