dimanche 30 octobre 2011

American greek tragedy

George Clooney revient au cinéma en tant que réalisateur. Et le monsieur n'est peut-être pas un technicien de génie de la mort qui tue, il n'en reste pas moins doué pour mener un récit à bien. Les marches du pouvoir ( The Ides of March, en V.O ) ne viendra pas démentir mon affirmation.

Stephen ( Ryan Gosling, dont je hurle au monde depuis le film " La faille " / "Fracture" en V.O, qu'il est l'acteur de sa génération qu'il faut impérativement suivre!!!! ) est jeune mais il a néanmoins participé comme conseillé à un nombre importants de campanes électorales. Il bosse aujourd'hui pour le gouverneur Morris ( Clooney) qui brigue la maison banche, mais avant cela il doit encore gagner les primaires du parti démocrate. Et pour la première fois de sa carrière, Stephen croit en son candidat. Et la vie lui sourit puisqu'il entame une relation avec une charmante stagiaire : Molly ( Evan Rachel Wood).



Mais bien entendu, c'est quand tout semble rouler comme sur des roulettes que surgit, excusez l'expression, " la couille dans le pâté". Et c'est biologique, les couilles ça va par deux ! Entre coup-fourrés, scandale potentiel et autres tentatives de sauver la peau de sa carrière, c'est dans un film noir qu'est en réalité entrainé Stephen…pour notre plus grand plaisir de spectateur ( car oui, le spectateur est un sadique, sinon il sortirait de la salle choqué avant même de voir le héros se relever…ou pas).

Si la réalisation est sans éclats, elle reste pourtant d'une efficacité imparable. En partie grâce à un scénario qui n'accumule aucune scène inutile ( co-écrit par Clooney lui-même, l'homme a de multiples talents). En nous présentant Stephen comme quelqu'un de profondément sympa et droit dans ses bottes , Clooney nous gagne à la cause de ce jeune loup de la politique. Et le suivre lui uniquement durant les 98% du film nous remet à hauteur de cet homme et rend le film passionnant de bout en bout, tout en faisant appel à notre réflexion sur la notion de fidélité, de la corruption par le pouvoir, de jusqu'où est-on prêt à aller pour gagner, jusqu'à quelle bassesse peut-on adhérer pour obtenir ce que l'on veut ? Pourtant en filigrane il est évident que Clooney ne prône pas ici le discours du " tous pourris ". Mais du " personne n'est parfait…et cela se mesure à divers niveaux ". Car si on a le sentiment d'un manichéisme à certains moments, Clooney le renverse. La toute fin elle-même étant en contradiction avec ce qu'un faiseur d'Hollywood aurait asséner : pas de rose bonbon , mais du doux amer.



Le tout est relevé par une série de second rôles brillants (quoique l'originalité du choix des seconds rôles ne soient pas ahurissante puisque ce sont des habitués du registre " second rôle de haute volée " : Paul Giamatti, Phillip Seymour Hoffman, Marisa Tomei, etc…des têtes connues donc). Un joli défilé de noms au générique donc qui voit même celui de Léonardo DiCaprio être cité (il est producteur du film), depuis son premier film,Clooney a prouvé qu'il savait bien s'entourer.

Des têtes connues et sans originalité dans leur choix mais d'une efficacité reconnue...alors pourquoi se gêner ?

Clooney a été malin de faire en sorte de tout cela se produise dans le parti démocrate tant il est aisé et plus que facile de présenter les républicains comme les éternels méchants (et une petite leçon d'histoire en passant : Lincoln était un président républicain). On parle de politique, les méthodes sont les mêmes quels que soient les partis et le but est le même également : gagner !

Mis en chantier avant certaines affaires, le film trouve en plus un écho dans l'actualité du moment ( ça s'appelle " la synchronicité " et non "le hasard" ).

Je mise que quelques nominations aux Oscars ( et soyons fous, quelques statuettes) vont tomber pour ce film en février prochain ! Je mise aussi que je vais aller le revoir...

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