Aujourd'hui, découvrons ensemble le premier roman d'un auteur à suivre qui a trouvé marrant de mélanger petite & grande histoire, fantastique, mythologie et super-héros.
Chang Chi-fu naît au début des années 30 dans Le Triangle d'Or. Il n'est personne, juste un gamin abandonné de plus. Mais dans l'ombre, l'ancien panthéon Thaïlandais le destine à de grandes choses.
Assailli de visions prophétiques, il entame une guerre pour prendre le contrôle de la production d'opium de la région et devient Khun Sa, le "prince prospère".
Walker Robinson est inspecteur au département des narcotiques de Darwin, Australie en cette fin des golden sixties.
Enfant, ses parents sont morts dans le bush, le laissant seul…jusqu'à ce qu'une tribu aborigène le recueille. Il ne restera avec eux que 3 ans avant de retrouver la civilisation qui est la sienne.
Mais il a été initié aux croyances et aux rites de ses sauveurs, la première religion du monde : Tjukurpa , le temps du rêve.
L'homme a rêvé le monde et le monde s'est construit. Les brumes de la drogue gangrène le rêve et Walker va devoir replongé dans son passé.
Stephen Roberts a été un héros créé par la science lors de la seconde guerre mondiale. Sous le sobriquet de Captain Eagle, il a combattu les hordes nazies en Allemagne.
Revenu dans sa patrie, il a intégré la police de New York pour continuer la lutte. Lorsque le trafic de Khun Sa commence à infecter sa ville, Roberts s'enrôle pour le Vietnam…et déserte une fois sur place, s'enfonçant dans la jungle pour rallier le Triangle d'or.
Rarement ai-je lu des livres aussi sincères, généreux et complets.
L'auteur manie les genres et en brise les frontières : la vie n'est pas délimitée par un genre, son écriture non plus !
En suivant le destin de trois hommes, c'est en fait vers une toile immense qu'il nous invite à nous plonger. C'est presque une guerre cachée de religions qui nous est ici contée, trois panthéons entrés en conflits : les dieux thaïlandais, la vision aborigène et les dieux américains ( ces super-héros fabriqués de toutes pièces par la divine science).
Un conflit à travers trois avatars, jouets qui ont peut-être ou peut-être pas un libre arbitre suffisant pour éviter de s'aventurer trop loin dans des ténèbres à la Kurtz.
Si le roman comporte bien 100 bonnes pages de trop, il n'en reste pas moins une plongée fascinante dans l'histoire contemporaine ( Khun Sa est un personnage réel et l'auteur a fait un sacré boulot de recherche : il suffit de voir les notes de bas de pages et la liste de ses sources en fin d'ouvrage pour s'en convaincre), dans la psyché de ses personnages et dans la folie un brin mégalomane de son auteur, fou génial ou génie fou de s'être lancé dans une telle aventure littéraire.
Si les références de l'écrivain sautent parfois aux yeux (on pense autant à American Gods et Sandman de Neil Gaiman ou encore Apocalypse Now de Coppola ), il n'en reste pas moins que le texte ici proposé transpire sa propre identité.
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