Éditée sous la bannière Glénat Comics, la série de SF Orphelins est en réalité un fumetti, soit l'équivalent italien des bandes-dessinées anglo-saxonnes. Il faut croire que le terme n'est pas assez connu du grand public que pour attirer l’œil (mais Glénat comics, récemment , a fait paraître sous ce label des bandes-dessinées tout ce qu'il y a de plus françaises : appât facile quand tu nous tiens).
Passons outre ces quelques considérations et entrons dans le vif du sujet, la nationalité d'une œuvre n'étant pas un critère qualitatif.
Le futur plus ou moins proche. Une explosion gigantesque ravage presque toute la planète. Très vite, les coupables sont désignés : la rencontre du 3éme type a eu lieu sous forme d'une immense attaque. Les orphelins survivants deviennent pupilles de l'état et sont formés militairement à une guerre future. Plus qu'un simple entraînement « spartiate » , des expériences sont conduites sur leurs corps pour leur donner des aptitudes au combat inédites.
Des années plus tard, nos orphelins débarquent sur une planète alien prêts à en découdre.
Orphelins fleure bon le parfum des productions cinéma du producteur Roger Corman qui produisait essentiellement des petits budgets surfant sur les vagues produites par les succès des autres studios ( Forbidden World étant un resucée du Alien de Ridley Scott par exemple). L'avantage de la bande-dessinée, c'est que les images ne sont pas limitées par les moyens techniques ou le budget alloué aux effets spéciaux. Pour le reste, Orphelins emprunte dans son ouverte aux explosions d'Akira, ses batailles et son mode militaire à Starship Troopers ( autant le film de Verhoeven que le roman de Robert Heinlein, traduit sous le titre Étoiles, garde-à-vous!) ou encore La stratégie Ender. Les filiations sont flagrantes mais l'ensemble arrive à tirer son épingle du jeu, jusqu'à faire oublier ses illustres modèles le temps de la lecture.
Chaque chapitre se suit en deux temps : la formation militaire et l'opération sur le terrain. Les récits se suivent donc en parallèle et se répondent l'un l'autre bien entendu. Si l'action, le suspens et les rebondissements sont légions, ils fonctionnent à plein régime grâce au soin que les auteurs ont à écrire leurs personnages principaux. Les liens que forment entre eux les orphelins, on y croit. Leurs psychologies,leurs forces, leurs doutes et leurs faiblesses ? Aussi.
Les thèmes abordés par la série sont nombreux : se reconstruire après un attentat, l''es liens que l'on sécrètent et qui joignent les êtres'' dans l'adversité, l'expérimentation humaine, les enfants soldats, la manipulation de masse, etc...autant de sujets graves et d'actualité ( j'aime rappeler que la SF est souvent un moyen d'aborder des sujets de société sans passer pour un emmerdeur aux yeux du public) qui sont ici abordés dans le cadre d'une aventure haletante et prenante.
Le petit bémol viendrait du côté des dessins. Si ceux-ci sont agréables à l’œil (certaines parties de fin de saga frôlent même la poésie visuelle de toute bôôté ) et que le story-telling est un sans faute, il manque d'originalité, surtout dans le design des aliens et de leur planète natale. Dommage.
Bref, Orphelins est un space-opera de très bonne facture, une série B de bande-dessinée qui ne rivalisera sans doute pas avec ce que Les Humanoïdes associés nous sortent en ce moment avec la série Méta-Baron mais cracher dans la soupe serait mesquin.
Série en 6 tomes terminée.
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