Je ne vais pas y aller par quatre chemins : j’adore Joss Whedon. D’ailleurs au fil des pages de ce blog je pense que ça s’est un peu vu,non ?
L’homme est cultivé autant dans les classiques que dans ce que beaucoup qualifie de culture populaire.Malheureusement son talent sera reconnu par beaucoup après sa mort :pour l’intelligentsia,aimer la culture populaire ne peut qu’annihiler toutes autres qualités.
Et voir une telle personne,capable de balancer une référence à une grande œuvre littéraire reconnue ou à un film culte sans être lourd devenir scénariste sur les X-men est un vrai cadeau.
Et comme en plus il est assisté de John Cassaday aux dessins,qui érige la destruction massive comme un des beaux arts tout en posant des scènes plus calmes sans rien perdre de sa superbe visuelle,on ne peut qu'être enthousiaste à la lecture.
Respectant l’univers dans lequel il doit évoluer,Whedon n’en oublie pas pour autant de faire son truc : faire vivre des aventures disparates à ses héros et révéler en milieu de parcours qu’il y avait un fil rouge,bien perceptible pourtant mais qui ne semble évident qu’une fois révélé, et surtout terminer son histoire en beauté en mêlant action,danger,suspense,joie et tristesse.
Car chez Whedon les groupes perdent souvent des membres quand le moment de sauver le monde est arrivé (même Buffy a passé l'arme à gauche en fin de 5éme saison,c'est dire si personne n'est à l'abri d'être envoyé ad patres par le Monsieur).
« Astonishing X-Men « commence alors que Kitty Pride revient à l’institut Xavier,non pas comme élève mais comme enseignante,c’est que la petite Shadowcat a grandi. Charles Xavier n’est plus en charge,c’est Cyclope qui mène la danse,le leader historique des X-men s’apprête à former une nouvelle génération de mutants dans un climat d’hostilité (mais ça ne change pas depuis le début des X-Men ça) et de remise en question. En effet,une scientifique vient de faire une découverte fracassante : un vaccin contre la mutation. Comment une telle chose a-t-elle bien pu se produire ? C’est ce que les X-men vont tenter de découvrir allant de révélations en surprises colossales. Mais tout cela n’est que le début d’une épopée qui les verra se frotter à des aliens peu engageants,des machines conscientes et autres joyeusetés qui ne manquent jamais de venir égayer leurs journées.
Notre entrée dans cette histoire se fait par les yeux de Kitty,rien d’étonnant de la part de Whedon qui a toujours affectionné les femmes fortes (Buffy,Faith,Echo,etc…) et qui est donc bien rôdé ,ça aurait été bête de sa part de ne pas utiliser cette force acquise au fil des années. Tout n’est pourtant pas parfait (du moins dans les deux premiers arcs de la série) car malgré un passage par la case comics des années auparavant, Whedon ne maitrise pas encore le découpage comme il le faudrait, ce qui inclus soit une baisse de régime par moment soit une rapidité déconcertante dans l’avancement des situations. Mais le tout restait prenant de bout en bout grâces à des situations jouissives pour les amateurs de super-héros,un humour fin et parfois référentiel et surtout une sacrée science des dialogues . Whedon posait ses pièces sur l’échiquier avant la deuxième partie de son run. Une seconde partie bien mieux maitrisée et qui nous dévoile ce que Whedon avait placé de ci de là dans le premier morceau de son histoire. Tout s’emboîte jusqu'au dénouement final déchirant et poignant auquel l’auteur a convié presque tous les super-héros du Marvelverse.
Avec les X-men, Whedon s’est posé comme l’anti-Grant Morrison,tout en respectant le travail de ce dernier car Whedon base une bonne part de son intrigue sur des évènements sortis de l'esprit fertile de l'ami Grant.
Morrison avait supprimé les costumes pour arriver à des uniformes proches de ceux vus dans les films réalisés par Bryan Singer, Whedon revient aux costards bariolés, rappelant que ce sont des super-héros et que leurs costumes doivent servir à les identifier. Morrison bâtissait une intrigue complexe qui nécessitait de tout relire depuis le début pour voir de quoi il retournait ? Whedon bâtit une intrigue complexe qui ne nécessite pas de tout se retaper car il n’a pas cherché à cacher ses plans,juste à bien les dissimuler le temps que ça fasse chboum dans nos têtes de lecteurs. Mais attention,ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : le passage de Grant Morrison était lui aussi un grand moment de lecture puisqu’il m’a réconcilié(avec Mark Millar et ses Ultimate X-men) avec les mutants. Mais il n’est pas nécessaire de faire alambiqué à mort pour pondre un blockbuster intelligent et distrayant à la fois : Astonishing X-Men en est la preuve.
2 commentaires:
Joss Whedon qui dirigera l'adaptation des Vengeurs, ça devrait te plaire non?
Oh que oui :D, j'ai appris ça de la semaine,ça a égayé ma journée. Les autres réals qui bossent sur Marvel en ce moment se concentrent sur un seul héros. Whedon a l'habitude des groupes et ne laisse pas ses persos trop tirer la couverture. Son premier passage derrière la caméra de ciné m'avait convaincu même si j'espère qu'il adaptera une réalisation un brin plus nerveuse,comme son collègue JJ Abrams,autre transfuge de la télé.
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