La Tour Sombre est un cycle épique en 7 volumes ( qui font en tout près de …7000 pages.
Dans les dents Tolkien ! ) écrit par Stephen King. Il raconte l'histoire de
Roland le Pistolero ( sorte de croisement entre un chevalier errant et Clint
Eastwood ) et de son groupe dans un périple vers La Tour Sombre !
Ce cycle est terminé depuis plusieurs années maintenant. Aussi est-il surprenant de voir débarquer un nouveau tome.
Composé
d'un peu moins de 300 pages ( ce qui, si je ne m'abuse, en fait le plus court
volume juste derrière le tome 1 "Le Pistolero" ), il s'agit d'un
histoire intermédiaire se situant respectivement entre les volumes 4 et 5 ( à
savoir " Magie et Crystal ", l'un de plus poignants romans de King,je
le jure par ma montre et mon billet, et " Les Loups de la Calla" ).
On s'en
doute, avec une intrigue qui vient se placer entre deux romans, King ne va pas
révolutionner son cycle. Et il le sait aussi bien que vous et moi. Voila
pourquoi il va jouer les roublards et renouer avec un exercice de style présent
dans "Le Pistolero" : l'histoire dans l'histoire !
Roland et
son groupe sont forcés de faire halte pour se mettre à l'abri d'une tempête.
Pour passer le temps au coin du feu, il accepte de partager avec ses amis une
histoire de sa jeunesse. Stephen King lève donc un peu plus le voile sur le
mystérieux passé de Roland en le jetant , jeune pistoléro, sur la piste d'un
garou, monstre changeant de forme et ayant fait plusieurs victimes. Si
l'intrigue est menée avec un rythme certains, il ne faut pas s'attendre au
thriller du siècle, loin de là. Mais l'intérêt est en fait ailleurs, car au
cours de sa mission, il va narrer à un gamin une histoire que sa mère lui
lisait quand il était encore lui-même un enfant : "La clé des vents".
Si ce "conte de fée" à la King est intéressant de par ses connections
avec le cycle ( les fans trouveront les clins d'œil,le lecteur de
passage ne sera pas perdu), il offre surtout d'explorer un peu plus en avant
les sentiments que Roland porte à sa mère et ceux qu'elle lui portait.
Les fans, comme les lecteurs occasionnels qui
tomberaient sur ce livre ( c'est une de ses forces, être un roman indépendant
et lisible même sans le background du cycle ) , le savent et King le rappelle
très tôt : Roland a tué sa mère ! Le drame est là plus que dans l'attaque du
garou. Et c'est ce drame qui fait la force émotionnelle de ce court roman, à
tel point qu'il vous sera sans doute difficile de ne pas refouler une petite
larmichette une fois arrivé à la fin.
Comme d'habitude quand il s'agit de La Tour Sombre,
les romans possèdent en leur centre un petit carnet de dessins croqués par un
artiste reconnus. La Clé des Vents ne fait pas exception et c'est le
dessinateur de comics Jae Lee qui s'y colle. Lee est un habitué du monde de La
Tour Sombre : il a dessiné durant plusieurs numéros l'adaptation en comics
éditée par Marvel ! En plus du carnet central, certains de ses dessins en
noir&blanc se retrouvent dans les pages du roman ! Ils sont tous simplement
somptueux !
Pour ceux qui ne connaitraient pas le cycle, La clé
des vents est accessible et ne vous dévoilera rien des rebondissements , vous
pourrez donc attaquer la lecture de ces pavés si l'auteur vous convainc !
Surtout qu'il écrit cette histoire dans un style qui lui est en général inconnu
: non pas un roman d'horreur mais une épopée (un peu allumée par moments) qui
renvoie autant aux Westerns qu'au Seigneur des anneaux. Pour les fans,
l'intérêt est également là car c'est toujours un plaisir que de voir se lever
un pan du voile qui recouvre le passé tragique de Roland !
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