Tim Wilde a vu le feu détruire ses espoirs. Deux fois. La première quand il était jeune et que ses parents sont morts dans l'incendie de la ferme familiale. La seconde , des années plus tard quand son bar ,ses économies et une partie de son visage ont été ravagés par le grand feu qui détruisit son quartier. Mais Val, son grand frère lui ouvre les portes d'une carrière dans le NYPD (la police de N-Y) qui vient de naître. Bienvenue en 1845 à Gotham ( surnom de la ville, et oui, pour une fois je ne parle pas de Batman et son folklore ). Nageant dans des eaux hostiles, Tim va croiser la route d'une jeune fille en sang, terrorisée à l'idée qu'une personne ne soit coupée en morceaux. Le lendemain, un corps mutilé est retrouvé. Tim est chargé de l'enquête !
Lyndsay
Faye est une romancière américaine qui voue une passion à l'histoire de N-Y.
Avec ce thriller, elle raconte plus qu'une chasse aux tueurs. Non, elle raconte
une partie de l'histoire de cette ville, de sa construction, des vagues
d'immigrations irlandaises qui la construiront, etc.. Nous sommes dans une
ambiance fort proche de celle du film Gangs of New-York ( Bill Poole,figure inspiratrice de Bill Cutting alias Bill
le Boucher, apparaît d'ailleurs dans ce
livre).
Écrit à la
première personne, Faye rentre parfaitement dans la mentalité masculine du
héros sans verser dans le romantisme et la psychologie à deux balles de ses
collègues plus connues comme Stephenie Meyer et ses twilight étrons ! Et elle
arrive à ferrer le lecteur dès les premières pages. Il devient dés lors
impossible de lâcher le livre. Mais l'enquête, aussi redoutablement écrite
qu'elle soit,n'est au final qu'un élément d'une mosaïque plus grande : raconter
la vie à cette époque où les Protestants en veulent mordicus aux Catholiques
" suppôts du Pape et idolâtres ! "
Pour qui
aime l'époque et est curieux de savoir comment N-Y s'est construite, ce livre
est plus que conseillé. Si vous aimez les thrillers aussi. Car tout est mené de
main de maître, la gestion des retournements de situation ainsi que les
caractères des personnages. L'écriture est fluide, stylée et sans fioritures.
De plus , malgré
les morts atroces et les mises en scènes macabres, l'auteur garde la dimension
humaine des choses : les personnages, même positifs, ne sont pas tout blanc et
l'enquête ne vire pas dans le délire d'une résolution capilotractée (nous ne
sommes pas chez Jean-Christophe Grangé qui foire lamentablement ses résolutions
et ses fins de romans alors que l'avant est souvent très agréable à lire mais qui
nous prend pour des cons. Mais c'est une autre histoire.)
Le titre
original The Gods of Gotham me semble plus approprié que sa traduction. Déjà,
"dieu" au pluriel fait référence au dieu protestant et au dieu
catholique qui se partagent la population et enfin Gotham fait référence
directement au temps ou N-Y fut affublé de ce surnom par Washington Irving, le
poète entre-autre auteur de Sleepy Hollow.
Le Dieu de
New-York est un roman qui ne révolutionnera pas la littérature mais il est de
ses livres qui nous éclairent sur les fondements de cette Amérique fascinante et
dont on ne connait finalement que peu de choses historiques à son sujet nous
autres Européens, un peu comme Un pays à l'aube ( qui lui boxe dans une
catégorie au-dessus quand même). Bref,
un roman parfait pour l'été mais qui devrait rester très efficace en d'autres
saisons. Chaudement recommandé.
Moi, je me lance sur la trace d'autres livres se situant à cette période et lorgnant vers le thriller.
Moi, je me lance sur la trace d'autres livres se situant à cette période et lorgnant vers le thriller.
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