En 2009, la
franchise vivotante qu’était Star Trek était ramenée sur le devant de la scène
par J.J Abrams (Mission :Impossible 3, Super 8, Alias, Fringe,…je
continue ou il faut que je développe ? ).
Grâce à un tour de passe-passe
spatio-temporel, Abrams revenait vers le Capitaine Kirk, Mr Spock et tout l’équipage
de l’U.S.S Enterprise originel sans faire un remake ou une adaptation de la
série des années 60.
À la fin du
premier ( mais aussi 11me film ) , James T.Kirk devenait officiellement
Capitaine du vaisseau et se lançait donc dans une mission d’exploration.
Le film démarre alors que notre équipage préféré termine une tâche ardue :
sauver une civilisation ayant à peine découvert la roue de finir en poussière
au pied d’un volcan. Le tout doit se faire sans que la peuplade ne soit au
courant que des visiteurs de l’espace sont présent et ce pour respecter la
directive première de Starfleet : ne pas interférer dans le développement
d’une civilisation pré-spatiale (mais bon, tout ceci ne prend pas en compte le
principe d’incertitude d’Heisenberg si vous voulez mon avis sur la question).
Cette séquence d’ouverture aura des répercussions au cours de l’intrigue principale : un terroriste, John Harrison, réussit à faire exploser les archives londoniennes de Starfleet. Kirk réussit à se faire mandater pour le capturer alors qu’Harrison a fui en territoire Klingon, loin de la juridiction de la Fédération des Planètes Unies qui vit une guerre froide avec l’Empire Klingon depuis des décennies.
Je suis
meilleur !
En quoi ?
En tout !
En quoi ?
En tout !
Ce
dialogue, situé vers la moitié du film, définit ce second épisode de l’ère J.J
Abrams. Pour faire une analogie simple et compréhensible par tout le monde, si
Star Trek avait été La Guerre des Étoiles, alors Star Trek Into Darkness serait presque L’Empire Contre-Attaque.
Ma comparaison
n’est pas anodine : souvenez vous que ces deux films de la saga de Lucas
étaient proches et pourtant terriblement différents !
D’un grand film d’aventure
nous passons ici à une quête vengeresse de la part de Kirk contre un adversaire
redoutablement fort et intelligent incarné par un Benedict Cumberbatch (Sherlock ) totalement habité par son personnage. Il donne raison au grand
Alfred Hitchcock qui théorisait en affirmant que plus le méchant était bon et
meilleur était le film ( les exemples abondent : Le silence des
agneaux, The dark knight, etc…) !
La
dynamique est donc totalement différente. Mieux, la dynamique entre les personnages
aussi est nouvelle : ils ont évolués ensemble durant un laps de temps
indéterminé, créant des nouveaux liens d’amitiés mais aussi des habitudes de
travail en équipe.
Cela
renverse toute la mécanique : d’un film qui glorifiait un certain individualisme
des moutons noirs à forte tête ( Kirk, Spock) qui arrivaient à triompher on
passe à une dynamique de groupe tout autre et vouéée entièrement à la réussite
de la mission et la survie du groupe. La somme des parties laisse place à un
tout ! Ce détail est d’autant plus flagrant lorsque l’on observe la valse des
officiers à divers postes sur la durée du long-métrage. Je n’en dis pas plus
pour ne pas tout déflorer mais faites-y attention !
Les
séquences purement spatiales sont aussi plus nombreuses. Si le premier film ,
renouant en filigrane avec l’esprit d’explorations aventureuses de la série,
nous faisait visiter plusieurs planètes et civilisations, il est notable que
cette partie est plus réduite dans cet opus. Et les plus longues séquences « à
terre » se déroulent justement sur notre planète bleue. Et quelles
séquences, dramatiquement poétique et portée par le piano de Michael Giacchino
au début jusque l’apocalypse mécanique du final, notre petit lopin est le
théâtre inattendu d’une portion importante de l’action du film.
Tant que je parle de Michael Giacchino : le compositeur attitré de J.J Abrams semble avoir pris goût à la citation musicale réfléchie. Après s'être rapproché de John Williams pour la B.O de Super 8 , il cite de temps à autres James Horner pour Star Trek : The Wrath of Khan...et semble dire à ces deux vétérans de la musique de films qu'il y a un nouveau shérif en ville !
Les scènes se déroulant dans le vide de l'espace sont bien entendus très impressionnantes : que cela soit des combats spatiaux rappelant les canonnades d’autrefois ou des poursuites en vitesse de distorsion (la vitesse lumière, en gros) en passant par des sorties individuelles dans le vide en espérant éviter des débris, le spectacle est assuré et les amateurs d’action pure en auront pour leur argent.
Mais
heureusement, de l’action, il n’y a pas que ça. Entre deux bouffées d’oxygène,
les personnages s’exposent. Exposent leurs doutes, leurs failles mais aussi
leurs forces de caractères et leurs aptitudes. L’humain est souvent au centre
des œuvres de J.J Abrams. Le soucis récurrent ( dans ses films comme dans ses
séries ) c’est qu’on a souvent l’impression
que ses personnages se dévoilent trop facilement à travers le verbe,
expliquant un peu trop leurs affres. Une légère broutille mais qui saute aux
yeux du cynique renfermé qu’il m’arrive d’être. Mais impossible de prétendre
que les protagonistes de l’histoire n’ont aucune épaisseur sans être de
mauvaise foi.
Et ces
épais personnages sont plongés dans une intrigue redoutable de précisions. Les
faux-semblants sont légions, les coups tordus aussi. Ce qui ne peut qu’augmenter
le suspens ! Et quand un réalisateur arrive à vous faire ressentir du
suspens, à vous faire vous accrocher à votre siège parce que vous vous en faite
pour un personnage qui ne peut pas mourir si loin du générique de fin , alors
on peut dire que le boulot est assuré au niveau des développements
spectaculaires de l’histoire. On
regrettera une ou deux facilités scénaristiques pour arriver à certaines
situations mais là encore, elles sont minimes et absolument pas gênantes.
Comme tout
bon film de SF se doit de le faire, Star Trek Into Darkness questionne notre
présent en se dissimulant derrière le filtre du divertissement futuriste. Bien
que plus en filigrane que dans les autres œuvres associées de la franchise, ces
questions n’en demeurent pas moins présentes. Hors, un filigrane, dès qu’il est
sous un certain angle, n’est pas moins visible que les autres motifs de la
toile !
Enfin, les clins d’œil, citations référencées et référentielles à un épisode ou l’autre de la saga cinématographique sont légions et sont une valeur ajoutées pour le fan de la saga. Les dialogues et les situations en miroir par rapport à un certain film des années 80 sont savoureux mais surtout, surtout, ne sont pas opaques pour le spectateur néophyte ! Ce qui porte le néophyte est tout autant une caresse dans le sens du poil pour le connaisseur ! Et ça mes amis, ça se nomme de l’orfèvrerie scénaristique !
Un petit mot sur la 3D convertie du film.Soit je me fais vieux et je me ramollis soit nous sommes bien en face d'une 3D convertie avec soin et presque indiscernable d'une 3D native ! Un joli travail qui ne vient jamais gâcher l'image ou le montage.
Bref, en un mot comme en cent : foncez ! Foncez prendre un ticket pour une promenade (mais pas de santé) dans les étoiles .Foncez hardiment là ou personne n’est allé auparavant !
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