Baman, par le jeu des cross-overs inter-éditeurs, a
affronté des monstres hideux issus du cinéma comme les aliens ou encore un predator. C'est de ce dernier qu'il est de nouveau question ici dans ce second
tome édité par Soleil US. Après David Gibbons au scénario et Andy Kubert aux
dessins, c'est une nouvelle équipe qui se charge d'arbitrer le match. On
retrouve donc Doug Moench, scénariste habitué à Batman ( il a scénarisé une de
ses séries pendant un bout de temps, a scénarisé la trilogie " Batman /Dracula ") ou à ses erzats ( il a aussi contribué au Moon Knight de
Marvel). Et aux dessins l'on trouve Paul Gulacy.
Autant rentrer dedans tout de suite, non ce second
opus n'arrive pas à la hauteur du premier volume qui rendait vraiment la chasse
intéressante et poussait Batman dans ses retranchements tout en transformant
Gotham en vraie jungle urbaine, une jungle que Batman déclarait par la force
comme sienne à a fin du volume 1 en terrassant un predator à lui tout seul !
Un an a passé. La canicule s'est abattue sur la ville.
Un nouveau parrain de la drogue a émergé et Batman est sur sa piste. Mais il
n'est pas le seul, l'héroïne Huntress est elle aussi sur le coup et cela ne
plait pas à Batman qui ne voit en elle qu'un élément perturbateur. Mais à force
de secouer le cocotier, Batman a fini par se faire mettre sa tête à prix. Les
pires tueurs à gage du monde veulent la prime. C'est à ce moment qu'un predator
refait son entrée en scène pour terrasser le champion de la ville. Et pour
attirer son attention, il élimine les tueurs bien humains lancés aux trousses
de Batman. Face à un chasseur, Batman pourrait bien avoir besoin d'une
chasseresse ( Huntress en VF pour les non-anglophones).
Le résultat est en demi-teinte. Là où Gibbons et
Kubert offraient une relecture du film Predator 2 en l'adaptant comme il faut à
l'univers du chevalier noir, Moench ne peut plus en faire un remake déguisé.
Scénariste de Batman, il écrit la chose comme si il ne s'agissait que du retour
d'un ancien ennemi comme cela arrive si souvent dans les comics. Du coup, le
suspens de la chose en pâti et ce n'est pas l'introduction tardive de deux
autres extra-terrestres qui relancera l'intérêt. Car même si un predator reste
un défi physique, ce n’est pas la première fois que Batman doit en battre un. Et
cette fois-ci il est aidé !!! L'effet de surprise sur Batman ,comme sur le
lecteur, n'est plus là.Ajoutons à cela que les tueurs aux trousses du Caped Crusader sont parfois vraiment pathétiques et qu'ils ne servent à rien, leurs actions contre Batman passent pour des péripéties très artificielles hélas.
De plus, des incohérences (inhérentes au genre sans
doute) sont là et gênent un peu le lecteur attentif. En effet, à deux reprises
dans l'histoire, l'on voit clairement des vaisseaux aliens atterrir sur terre :
LA question qu'on se pose alors ( parce que ces deux vaisseaux, presque tout
Gotham les voit en les prenant néanmoins pour de simples météorites ) c'est :
" Mais pourquoi le Green Lantern du secteur ne prend pas en charge cette
activité extra-terrestre illicite sur Terre ? " Le premier predator que Bruce Wayne avait
affronté avait au moins eu la délicatesse de ne pas être voyant au moment de
son arrivée ! Un autre moment qui gêne ( mais qui est pourtant important pour
l'histoire, dommage) , c'est quand Batman tombe dans un piège tellement grossier
que ça en devient ridicule : le predator a volé le batsignal du toit du Gotham Central et l'allume non loin de sa tanière. Et Batman se rend sur place
convaincu que le commissaire Gordon l'appelle sur un endroit précis…plus tard dans le récit il
sera pourtant démontré que Gordon et Batman possède une sorte de téléphone
rouge leur permettant d'entrer en contact. Je ne sais pas pour vous, mais moi
je dis que ça ne colle pas tout ça.
Les dessins de Gulacy sont dans la plupart des cas passables, parfois très biens (en de rares occasions). L'homme a un problème avec certains visages (ce qui est regrettable) et offre des planches souvent fort figées.
Reste que tout n'est pas à jeter, loin de là. La
traque du monstre se laisse suivre sans déplaisir pour peu que, comme dans
beaucoup de blockbusters hollywoodiens, on fasse l'impasse sur ces petits
points de détails. Batman , face à un tel adversaire, doit se montrer ingénieux
et revoir sa façon d'opérer (la scène d'entraînement est d'ailleurs bien foutue
même si ,in fine, cela rappelle la salle des dangers des X-men), sa relation avec
Huntress est intéressante puisqu'elle n'est pas une héroïne de la bat-family (
du moins pas encore au moment où se passe cette histoire ). Bref, Doug Moench
nous refait un peu le coup de sa trilogie vampirique consacrée à Batman : un
bon début, un milieu pourri et une fin qui remonte le niveau.
Le tome 3 sera lui scénarisé par Chuck Dixon, autre
grand habitué de la chauve-souris puisqu'en plus d'avoir présidé à sa destinée,
il a aussi lancé les séries Robin, Nightwing, avant de toucher à Batgirl et
Birds of prey. On lui doit aussi la saga Knightfall, saga qui sert de base au
prochain film de Christopher Nolan : The dark knight rises.
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