jeudi 12 janvier 2012

La chauve-souris et Artémis.


Baman, par le jeu des cross-overs inter-éditeurs, a affronté des monstres hideux issus du cinéma comme les aliens ou encore un predator. C'est de ce dernier qu'il est de nouveau question ici dans ce second tome édité par Soleil US. Après David Gibbons au scénario et Andy Kubert aux dessins, c'est une nouvelle équipe qui se charge d'arbitrer le match. On retrouve donc Doug Moench, scénariste habitué à Batman ( il a scénarisé une de ses séries pendant un bout de temps, a scénarisé la trilogie " Batman /Dracula ") ou à ses erzats ( il a aussi contribué au Moon Knight de Marvel). Et aux dessins l'on trouve Paul Gulacy.

Autant rentrer dedans tout de suite, non ce second opus n'arrive pas à la hauteur du premier volume qui rendait vraiment la chasse intéressante et poussait Batman dans ses retranchements tout en transformant Gotham en vraie jungle urbaine, une jungle que Batman déclarait par la force comme sienne à a fin du volume 1 en terrassant un predator à lui tout seul !

Un an a passé. La canicule s'est abattue sur la ville. Un nouveau parrain de la drogue a émergé et Batman est sur sa piste. Mais il n'est pas le seul, l'héroïne Huntress est elle aussi sur le coup et cela ne plait pas à Batman qui ne voit en elle qu'un élément perturbateur. Mais à force de secouer le cocotier, Batman a fini par se faire mettre sa tête à prix. Les pires tueurs à gage du monde veulent la prime. C'est à ce moment qu'un predator refait son entrée en scène pour terrasser le champion de la ville. Et pour attirer son attention, il élimine les tueurs bien humains lancés aux trousses de Batman. Face à un chasseur, Batman pourrait bien avoir besoin d'une chasseresse ( Huntress en VF pour les non-anglophones).


Le résultat est en demi-teinte. Là où Gibbons et Kubert offraient une relecture du film Predator 2 en l'adaptant comme il faut à l'univers du chevalier noir, Moench ne peut  plus en faire un remake déguisé. Scénariste de Batman, il écrit la chose comme si il ne s'agissait que du retour d'un ancien ennemi comme cela arrive si souvent dans les comics. Du coup, le suspens de la chose en pâti et ce n'est pas l'introduction tardive de deux autres extra-terrestres qui relancera l'intérêt. Car même si un predator reste un défi physique, ce n’est pas la première fois que Batman doit en battre un. Et cette fois-ci il est aidé !!! L'effet de surprise sur Batman ,comme sur le lecteur, n'est plus là.Ajoutons à cela que les tueurs aux trousses du Caped Crusader sont parfois vraiment pathétiques et qu'ils ne servent à rien, leurs actions contre Batman passent pour des péripéties très artificielles hélas.

De plus, des incohérences (inhérentes au genre sans doute) sont là et gênent un peu le lecteur attentif. En effet, à deux reprises dans l'histoire, l'on voit clairement des vaisseaux aliens atterrir sur terre : LA question qu'on se pose alors ( parce que ces deux vaisseaux, presque tout Gotham les voit en les prenant néanmoins pour de simples météorites ) c'est : " Mais pourquoi le Green Lantern du secteur ne prend pas en charge cette activité extra-terrestre illicite sur Terre ? " Le premier predator que Bruce Wayne avait affronté avait au moins eu la délicatesse de ne pas être voyant au moment de son arrivée ! Un autre moment qui gêne ( mais qui est pourtant important pour l'histoire, dommage) , c'est quand Batman tombe dans un piège tellement grossier que ça en devient ridicule : le predator a volé le batsignal du toit du Gotham Central et l'allume non loin de sa tanière. Et Batman se rend sur place convaincu que le commissaire Gordon l'appelle sur un endroit précis…plus tard dans le récit il sera pourtant démontré que Gordon et Batman possède une sorte de téléphone rouge leur permettant d'entrer en contact. Je ne sais pas pour vous, mais moi je dis que ça ne colle pas tout ça. 

Les dessins de Gulacy sont dans la plupart des cas passables, parfois très biens (en de rares occasions). L'homme a un problème avec certains visages (ce qui est regrettable) et offre des planches souvent fort figées.


Reste que tout n'est pas à jeter, loin de là. La traque du monstre se laisse suivre sans déplaisir pour peu que, comme dans beaucoup de blockbusters hollywoodiens, on fasse l'impasse sur ces petits points de détails. Batman , face à un tel adversaire, doit se montrer ingénieux et revoir sa façon d'opérer (la scène d'entraînement est d'ailleurs bien foutue même si ,in fine, cela rappelle la salle des dangers des X-men), sa relation avec Huntress est intéressante puisqu'elle n'est pas une héroïne de la bat-family ( du moins pas encore au moment où se passe cette histoire ). Bref, Doug Moench nous refait un peu le coup de sa trilogie vampirique consacrée à Batman : un bon début, un milieu pourri et une fin qui remonte le niveau.
Le tome 3 sera lui scénarisé par Chuck Dixon, autre grand habitué de la chauve-souris puisqu'en plus d'avoir présidé à sa destinée, il a aussi lancé les séries Robin, Nightwing, avant de toucher à Batgirl et Birds of prey. On lui doit aussi la saga Knightfall, saga qui sert de base au prochain film de Christopher Nolan : The dark knight rises.  

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