Wonder Woman aura subi des changements dans sa ligne temporelle deux fois de suite. La première fois c'était il y a quelques mois dans le cadre de sa série régulière. Aujourd'hui, ce changement est le fruit de la saga "Flashpoint" ( que j'ai évoquée dans l'article précédent sur ce blog.Oui, celui sur Catwoman, pour ceux du fond près du radiateur !).
Alors, la qualité a-t-elle évolué en ce qui
concerne ce titre dévoué à la part féminine de la Trinité DC ( Superman,Batman
et Wonder Woman forment en effet ce que l'on appelle la Trinité, encore une
preuve supplémentaire du caractère divin des super-héros) ?
Diana
Prince est une amazone expatriée chez les humains. En pleine nuit, une inconnue
surgit dans son habitation munie d'une étrange clé et d'une demande tout aussi
étrange mais directe : "Protégez-moi !". Et il y a de quoi, la jeune
fille en question a été engrossée par Zeus, roi de l'Olympe qui a disparu peu
de temps après. Et Héra sœur-épouse de Zeus est d'un caractère jaloux : elle
veut la peau du futur nourrisson et celle de la mère avec ! Aidé d'Hermes,Diana
va entamer un périple pour sauver une innocente et son bébé à naître.
Mythologique hein ? Sauf que tout ceci se passe de nos jours ! Et que ça
apporte un vent de fraîcheur pour tout amateur de mythologie qui se respecte !
Je ne
reviendrais pas ici (enfin si, juste un peu) sur les liens qui unissent mythes et super-héros mais avec le nouveau titre dévolu à Wonder Woman on peut dire
que la boucle est un peu bouclée ( de la même manière que les séries dévolues à
Thor et à Loki chez le concurrent d'en face : Marvel ! ).
Ici, point
de super-vilains mais des figures mythologiques bien connues du panthéon grec.
Et remis au goût du jour par le scénariste Brian Azzarello et le dessinateur
Doug Chiang. Les dieux ne sont donc pas totalement représentés comme l'aurait
fait les grecs…et c'est tant mieux, on nage plus ici dans le trip "les
vrais dieux ont donné naissance aux mythes humains" ce qui permet de jouer
avec des figures connues, de tordre certains éléments les concernant (surtout
visuellement) et de surprendre l'amateur de mythologie antique. Le scénario
n'est pas en reste puisqu'il développe des liens forts entre les personnages,
lance des sous-intrigues, ménage rebondissements et action démentielle ( hé, on
parle de baston entre héros et divinités assez énervées là ! ) et s'offre le
luxe de ne jamais vraiment faire appel au coté super-héroïne de Wonder Woman :
c'est une amazone mythologique (quoique pour ne pas choquer le lectorat
américain, Wonder Woman et ses sœurs n'ont jamais été représentées avec un sein
coupé ) contre un panthéon !
Il aurait été facile d'introduire vite fait son
allié Superman (autant représentation christique que dieu solaire) dans
l'histoire mais non, Azzarello semble décidé à démontrer qu'elle n'a pas besoin
de ça. Wonder Woman est donc une excellente surprise après les épisodes
poussifs et peu emballants proposés il y a peu ( qui eux aussi tentaient de
revoir en profondeur la mythologie et se plantaient lamentablement).
Urban comics, l'éditeur VF de la série , propose en fin d'ouvrage divers bonus comme les couvertures alternatives, des travaux d'ébauches et les recherches graphiques sur les représentations des dieux grecs.
On
regrettera cependant que la culotte étoilée soit de retour alors que le costume
proposé dans les mauvais épisodes dont je parlais était de toute beauté et que les
premiers dessins utilisés pour la publicité de ces nouveaux épisodes représentaient
la belle en pantalon et bottes de cuir. Mais la politique, oui madame, s'en est
mêlée : un sénateur des États-Unis trouvait antipatriotique qu'elle ne porte
plus la bannière étoilée. On devrait lui rappeler qu'elle est grecque au départ
alors les symboles de l'Amérique, elle devrait s'en foutre comme de l'an
40.Surtout qu'en plus, elle vit à Londres en ce moment…ce qui en fait, de facto, une sorte de Britannia moderne ou encore d'une Boadicée,personnage plus ancien encore.
Si le concept des dieux antiques vivant encore parmi nous vous intrigue, je ne peux que vous suggérez la lecture de 3 romans qui se basent sur un tel postulat : American Gods et Anansi Boys par Neil Gaiman et Vegas Mytho par Christophe Lambert (non, pas l'acteur).
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