À l'occasion de sa sortie en dvd et blu-ray, retour sur le dernier film écrit et réalisé par Quentin Tarantino !
Après avoir
rendu hommage à des genres qu’il pouvait transposer à l’ère actuelle, Quentin
Tarantino a commencé, avec Inglorious Basterds (2009) , à s’attaquer à des
films de genres complètements dépendants de l’époque à laquelle ils se
déroulent. Après « le film de guerre 40-45», QT s’attaque aux
westerns, qu’ils soient américains ou spaghetti al dente et bolognaises ( ah
si, vu la quantité de sang dans le film, il a clairement envoyé la sauce !
)
Le Dr King
Shultz, un dentiste reconverti en chasseur de primes, est à la poursuite de
trois truands. Sa seule piste est un témoin : Django. Problème, Django est
un esclave du sud des États-Unis quelques années avant la Guerre de Sécession.
Schultz retrouve Django avant qu’il ne soit vendu et lui propose un pacte :
l’aider à trouver ses cibles et il rendra sa liberté à Django. Les deux hommes
se mettent donc en chasse et deviennent amis. Ils forment une équipe d’exception
sur diverses missions et lorsque Django décide de retrouver sa femme de qui il
a été séparé, notre ex-dentiste se joint à lui.
Un Quentin
Tarantino, c’est toujours un événement en soit. Parce que l’homme a
parfaitement compris les mécanismes de narration des films et qu’il possède en
outre une culture cinématographique à faire pâlir d’envie n’importe quel
cinéphile un tant soit peu sérieux !
Django
Unchained est différent des autres films de Tarantino. En effet, si le film est
encore clairement divisible en séquences, Quentin Tarantino laisse tomber son
découpage sous forme de chapitres, découpage qui l’accompagne depuis ses débuts !
Sa verve et son sens des dialogues sont toujours aussi aiguisés mais les
répliques cultes et les lignes d’humour fins mais à l’effet explosif ont-elles aussi
disparues. Comme si le sujet grave au
centre de son film, l’esclavagisme, avait pris le pas sur le verbeux du
cinéaste. Néanmoins, on parle de Tarantino et si les dialogues sont en dessous
de ce à quoi il nous a habitué, nous restons quand même plusieurs crans au
dessus de la concurrence !
Et ces
dialogues sont joués par des acteurs très en formes. Jamie Foxx a une classe
folle mais reste assez classique. C’est du côté de Christoph Waltz et de
Leonardo DiCaprio qu’il faut chercher pour prendre son pied. Le premier ,en
passant d’un chasseur de juifs à un chasseur de primes , reste dans le domaine
de la traque d’humains mais dont les motivations sont tout à fait différentes.
Doté d’un caractère affable et d’un bon fond, son personnage attire la
sympathie dès les premières lignes de dialogues. DiCaprio , quant à lui, semble
s’amuser comme un fou à jouer les salopards finis ! Samuel L.Jackson campe
le secrétaire de DiCaprio, un esclave plus esclavagiste que le Ku Klux Klan et
complètement exécrable !
Si le film
souffre de quelques longueurs ( 2H43 de métrage ) , il n’en reste pas moins un
très joli spectacle visuel. Outre une photo soignée, certaines images sont d’une
beauté graphique étonnante (le sang
giclant dans le champ de coton, les couchers de soleil).
Le montage s’offre quelques surprises, comme un flash-back calme en pleine chevauchée (et nous valant une scène savoureuse sur les encagoulés du sud ).
La mise en scène et la réalisation sont bien entendues soignées et confèrent au film une ambiance, si pas follement originale, tout à fait palpable d’histoire tragique dont le dénouement se fera dans le sang, les larmes et la violence.
Le montage s’offre quelques surprises, comme un flash-back calme en pleine chevauchée (et nous valant une scène savoureuse sur les encagoulés du sud ).
La mise en scène et la réalisation sont bien entendues soignées et confèrent au film une ambiance, si pas follement originale, tout à fait palpable d’histoire tragique dont le dénouement se fera dans le sang, les larmes et la violence.
Car arrivé
aux moments de bravoures, Tarantino va faire parler la poudre comme il a jadis
fait parler le sabre Katana dans une scène interminable de fusillade où le
rouge deviendra la couleur principale sur l’écran ! Et si les scènes de
palabres sont parfois un peu longues,sa maîtrise formelle de la mise à mort est
une fois de plus comparable à un opéra sanglant. Un Dies Irae monumental
prenant aux tripes et qui ne vous lâchera qu’une fois la dernière note jouée !
Moins jusqu'au-boutiste dans sa démarche qu'Inglorious Basterds, Django Unchained n'en reste pas moins un bon gros morceau de cinéma qu'il serait mal avisé de dédaigné malgré ses quelques lourdeurs.
Moins jusqu'au-boutiste dans sa démarche qu'Inglorious Basterds, Django Unchained n'en reste pas moins un bon gros morceau de cinéma qu'il serait mal avisé de dédaigné malgré ses quelques lourdeurs.
D’un point
de vue technique, le blu-ray est une merveille. L’encodage est un sans faute et
l’image proposée ici est un ravissement pour les rétines ! Les oreilles
aussi en auront pour leur argent puisque les rendus sonores sont parfaitement
rendus. Attention toutefois à ne pas pousser le volume trop loin, vos voisins
pourraient appeler les flics , pensant qu’une fusillade se déroule dans votre
salon. Les bonus sont par contre d’une pauvreté affligeante et on se demande
bien pourquoi Tarantino n’intervient pas plus et dans plus de documentaires
pour nous parler de son film et de ses influences. Une déception terrible à ce
niveau !
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