
Presque chaque peuple a son panthéon : les Grecs ont les dieux de l’Olympe,les Vikings ont les Asgardiens,etc…. Et comme je le disais ces panthéons sont devenus des références culturelles propres à leurs pays en particulier et à la culture en général.
Mais qu’en est-il des peuples déracinés ? Ont-ils embarqué leurs panthéons avec eux ou en ont-ils inventés de nouveaux ? Les super-héros américains ne seraient-ils pas la figure moderne des panthéons que les immigrants auraient laissés derrière eux ? On serait tenté de le croire tant les héros en collant possèdent de nombreux points communs avec les dieux.
Si l’on prend des héros comme Batman ou Spider-man,la parentée est flagrante : ils sont des figures emblématiques,des esprits animaux et prédateurs. Les chauve-souris et les araignées n’étant pas connus pour être de gentilles bêtes. Leurs ennemis sont d’ailleurs souvent d’une nature proche :l’épouvantail,le joker ne sont-ils pas eu aussi des créatures effrayantes (et tirés du folklore ? le joker venant d’un jeu de carte et qui sait depuis quand la carte existe et l’épouvantail étant même devenu un archétype jungien,poison ivy qui représente la nature florale contre la nature faunique qu’est Batman); et la plupart des adversaires de Spider-man sont d’ailleurs bien souvent associés à des animaux comme le scorpion,Octopus qui évoque une pieuvre,la chatte noire qui comme Catwoman pour Batman n’est pas restée une adversaire très longtemps. John Michael Strazinsky l’a d’ailleurs fort bien compris dans le début de son run sur Amazing Spider-man. Black Panther et White Tiger en sont


Thor est encore plus facile à classer dans la catégorie des dieux car il en est un,issu du panthéon Asgardien.
On pourrait aussi citer les nouveaux dieux que ce soit ceux de l’industrie : Iron Man, War machine,etc… ou encore l’humain fait divin : les mutants de l’univers marvel.






Et n’oublions pas le coté « tragédies grecques » qui frappent les amours de beaucoup de ces héros (combien des petites amies de Murdock furent assassinées par sa némésis Bullseye? et n'oublions pas Typhoid Mary ennemie acharnée de DD et petite amie de Matt).


On pourrait encore parler longtemps de l'aspect mythologiques de nombreux autres héros et même de ceux cités ici dont je n'ai fait que survoler le coté divin.
4 commentaires:
En effet, les exemples dans le phénomène que tu décris sont légion.
Oui c'est pourquoi je n'ai fait que survoler la chose....car il y a sans doute de quoi écrire de beaux dossiers sur chaque héros ;)
C’est vraiment un sujet sur lequel il y aurait beaucoup à dire effectivement. En plus du fait de récréer inconsciemment ou non un panthéon à « adorer », l’on peut aussi supposer que l’homme se projette également à travers sa création (le héros/le dieu) et marque ainsi non seulement son refus de la mort mais aussi, dans un certain sens, sa propre immortalité (l’individu disparaît mais pas ses atomes, ni son héritage, il reste toujours une « trace » de ce que l’on a été).
Avec le mythe du super-héros, cette étrange dualité (« je vais mourir »/« je suis immortel ») semble avoir trouvé une sorte d’incarnation parfaite. Le héros perdure à jamais mais l’homme qui l’incarne peut souffrir, changer, se perdre. Seuls restent intacts le symbole, les masques et les capes. L’on retrouve le même phénomène à plus petite échelle dans le milieu familial (l’instinct de reproduction manque sans doute de romantisme mais il est à la base du couple et de la séduction) mais aussi dans d’autres structures plus larges, comme les régiments de l’armée ou les villes. Les individus passent (et trépassent) mais, telles d’insignifiantes fourmis, ils érigent des cathédrales (au sens propre ou figuré) qui, elles, demeurent et se mettent à exister dans l’inconscient collectif comme étant plus que la somme de ce qui les compose.
Tu abordes un point intéressant en précisant que les dieux étaient naguère colériques, imparfaits, et cetera, mais l’on retrouve aussi cela chez les héros (le côté panthéon également d’ailleurs, avec les coucheries et trahisons que cela implique, ne serait-ce que chez les X-Men). Les auteurs injectent même directement de nos jours les névroses et psychoses communes dans leurs personnages. Moon Knight est schizophrène, Sentry aussi. Ceux qui apparaissent, au golden age, comme parfaits portent aujourd’hui les tares les plus humaines qui soient. Perdent-ils pour autant en charisme ? Non. Ils gagnent ce petit supplément d’âme qui fait la différence entre un encapé de plus et un surhomme qui, malgré sa force symbolique, va parvenir à toucher les lecteurs et paraître fragile. La fragilité est la chose la mieux partagée au monde, même si personne ne l’admet. Savoir que nos dieux ou nos héros sont lézardés de défauts nous rassure, cela nous les rend plus proches.
Il y a des tas de choses qui rentrent dans l’élaboration d’un personnage, mais pour un « super-personnage », la faiblesse est essentielle, sans elle, il n’y a pas d’adhésion. Il faut de la kryptonite, du Joker, un bouffon sur un pont, un cœur fragile, un amour de jeunesse qui finit dans l’industrie du X…il faut compenser et rendre nos dieux modernes accessibles, à portée de main ou de sentiment.
Et un jour, lorsque l’on se rend compte de tout ça, que l’on épluche un personnage, qu’on lui ôte délicatement sa cape et son masque, l’on a la surprise de trouver quelqu’un qui nous ressemble beaucoup sous le costume. C’est à la fois dû au talent des auteurs et au fait que les auteurs sont en proie aux mêmes affres que les lecteurs, et qu’ils aboutissent donc aux mêmes remèdes.
Quant on sait en plus que le côté religieux ou paranormal de l’univers Marvel n’est qu’un petit pan de sa richesse (qui contient des possibilités d’analyses et de réflexions sur la science, la politique, l’éducation, la métaphysique…), l’on se rend compte alors que nous avons entre les mains bien plus que des comics.
Et fais attention,ton commentaire fait de l'ombre à mon article ;)
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